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Des nettoyages de berges pour devenir sensible à sa production de déchets

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Mis en ligne le 11 décembre 2023

Écrit par Tina Laphengphratheng et Anne-Marie Asselin

Photos par Drowster

Du golfe du Saint-Laurent jusqu’à Montréal, le fleuve et ses berges sont parsemés de plastique et de déchets divers. Mais notre impact n'est pas en vainc, au contraire! Nous sommes fier.es de vous présenter un article illustré par les photos captées par Drowster, lors du nettoyage de berge et sous-marin du 16 septembre dernier, réalisé en partenariat avec la ville de Pointe-Claire.

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L'année se terminant, l'heure est au bilan et aux réflexions. Voici un petit aperçu des leçons apprises sur le terrain depuis 2018, et comment chacun peut devenir un acteur de changement, dans son quotidien. 

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Bonne lecture.

Des nettoyages de berges
pour devenir sensible
à sa production de déchets

Du golfe du Saint-Laurent jusqu’à Montréal, le fleuve et ses berges sont parsemés de plastique et de déchets divers. À force de nettoyer des berges, la collecte et le recensement des déchets côtiers a permis de dresser un portrait de l’envergure de la pollution sur les rives du Québec, de Montréal aux Îles-de-la-Madeleine, en passant par la Côte-Nord, Anticosti, le Bic et de nombreux autres sites. Cet été seulement, ce sont 7 tonnes de déchets et 700 bénévoles qui ont mis la main à la pâte pour nettoyer les berges. Depuis lors, nous avons amassé et analysé près de 20 tonnes de déchets avec l’aide généreuse de 2 500 bénévoles.  

Pourquoi? Pour veiller à la conservation de notre grand fleuve, de notre territoire, et pourquoi pas, inspirer le public, les jeunes et moins jeunes, à changer la force des choses. Le tout, d’une manière singulière : avec positivisme, inclusivité et l’éclatement des frontières disciplinaires. 

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Depuis lors, nous avons amassé et analysé près de 20 tonnes de déchets avec l’aide généreuse de 2 500 bénévoles.
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Depuis, que ce soit dans les ruelles de Montréal, les champs de Lanaudière ou bien tout au long du littoral de Rimouski, s’immisce une tension qui n’existait pas avant — une tension entre l’émerveillement et l’amertume provoquée par la juxtaposition de la nature foisonnante et celle des déchets. Les paysages changent, mais une chose reste toujours la même : la présence de déchets.

La vie du plastique

Partout, des déchets. Dans les parcs, à la plage, à la piscine, sur les terrasses des cafés et des bars. Et parmi ces déchets, beaucoup de plastique. Du plastique pour les sacs de chips, les bonbons, les barres de chocolat, les cafés pour emporter, les légumes, l’eau. Aujourd’hui, tout est contenu dans le cellophane, le papier bulle, le styromousse. Le pétrole. 


On oublie souvent la nature du plastique au profit de ses caractéristiques : son omniprésence fait en sorte qu’il est accessible, il correspond à notre mode de vie où tout doit se faire vite, en plus d’être peu coûteux pour les commerces. On oublie que « le plastique a une vie après nous », qu’il persiste et détruit. Qu’il empoisonne et tue. Plus il vit, plus il se désagrège. Il se transforme en morceaux, en particules, mais il ne disparaît pas. Une bouteille en plastique en moins dans le monde, c’est une bouteille en moins pour une période de 100 à 1000 ans. C’est cliché, mais vraiment, chaque petit geste compte.

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Aux nettoyages de berges de l’Organisation Bleue, le plastique est l’un des matériaux qu’on retrouve le plus : verres de Tim Hortons, pailles de chez McDonald’s, cordages de pêches industrielles, applicateurs de tampons, briquets, pneus et plus encore. Le tout reflétant l’ère dans laquelle nous vivions, cet anthropocène teinté par nos mœurs et notre appétit vorace pour la consommation, la rapidité et la facilité.

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À l’échelle mondiale, Greenpeace nous révèle qu’en 2018, « [environ] 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites depuis les années 1950, ce qui représente le poids d’environ un milliard d’éléphants ou 47 millions de baleines bleues. » Malgré les comparaisons, les nombres sont si hauts qu’il est difficile de réellement comprendre leur ampleur. Les nettoyages de berges que nous effectuons l’été remplissent cette fonction pour plusieurs. Ils permettent de s'en rendre compte. De réaliser l’envergure des dégâts. 

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Le plastique dans les océans

À cause de nombreux facteurs tels que la pluie, le vent ou encore l’utilisation des toilettes en tant que poubelles, une énorme quantité de plastique s’échoue dans les océans. Ce qu’on observe sur les berges ou à la surface de l’eau ne constitue que la pointe de l'iceberg: une énorme part de plastique demeure sous la surface et beaucoup de particules plastiques sont si petites qu’elles sont invisibles à l'œil nu. Malgré tout, en 2018, on estimait « à cinq milliards le nombre de morceaux de plastique dans nos océans ». 

 

Le Québec joue un rôle majeur à l’échelle mondiale dans le transport des déchets vers les océans, puisque les rivières et les fleuves servent de corridor direct vers ceux-ci. Ainsi, environ 10 000 tonnes de plastiques provenant des Grands Lacs peuvent traverser le Saint-Laurent chaque année. Lorsque nous participons à un nettoyage de berge, il est chouette de penser que nous pouvons intercepter la course de milliers de nanoplastiques qui, tôt ou tard, seraient absorbés par les moules, les poissons, les baleines, les oiseaux et nous, les humains. Un petit geste qui porte une grande signification.

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L’occasion idéale pour réduire sa consommation 

Après avoir vu tant de déchets lors des nettoyages, il est important de proposer au grand public de faire des choix de consommation responsables, de s'orienter vers d’autres solutions afin de diminuer la quantité de déchets que nous produisons. Beaucoup de solutions existent. Pour les boîtes à lunch, l’utilisation de contenants réutilisables tels que des tupperwares ou des bouteilles en acier inoxydable peuvent faire toute la différence. Privilégier l’achat en vrac de collations ou bien en cuisiner à la maison peut également réduire de manière considérable le suremballage. Pour le bureau ou l’école, acheter des articles durables tels que des sac à dos, des étuis à crayon, des règles, des cartables, etc. sont des solutions faciles. Pour plusieurs, il est parfois difficile de faire ces choix d’un point de vue économique. Mais à long terme, on dépense beaucoup moins. Parce que les objets choisis avec soin qu’on achète résistent au temps, mais aussi et surtout, parce qu’on y fait attention. Et sinon, pour celles et ceux avec un budget serré, acheter des objets de seconde main permet à la fois de réduire la consommation et de faire attention

à son portefeuille.

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Parce que les objets choisis avec soin qu’on achète résistent au temps, mais aussi et surtout, parce qu’on y fait attention.
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Finalement, lorsqu’on s’y attarde, consommer moins peut vraiment s’avérer facile. Mais au-delà de notre tournée estivale des nettoyages de berges qui ne dure qu’une petite période de l’année, se cache une invitation à vivre de manière plus consciencieuse, pérenne, au quotidien. Il n’est jamais trop tard pour s’initier à une consommation responsable. 

 

Naître vient avec une empreinte écologique. Elle est indéniable. Mais ensemble, on peut réduire notre impact pour vivre de façon consciencieuse. Et si vous n’êtes pas convaincu·es de l’ampleur de la pollution, nous vous invitons à vous joindre à nous l’année prochaine. Les nettoyages de berges changeront vos perceptions.

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#Onprotègecequelonaime

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[1] Kateri Lemmens. (2022) Ce qu’on de ne voit plus ne disparaîtra pas - Partie 1,

En ligne, https://www.organisationbleue.org/cequonnevoitplus

[2] Greenpeace. (2018) Faits saillants et informations sur le plastique, En ligne, https://www.greenpeace.org/canada/fr/qr/4299/faits-saillants-et-informations-sur-le-plastique/

[3] SIEDMTO. (2020) Durée de vie des déchets, En ligne, https://www.siedmto.fr/tri-et-prevention-des-dechets/duree-de-vie-des-dechets/

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