Les rencontres
Carnet de bord 08 de l'Expédition Bleue
By William Gagnon
Building engineer LEED AP BD+C, LEED AP ND, LFA, ECO Canada EPt
Environment | Society | Case file
Ecoanxiety and the ecological grief, the new state of mind
Imagine you are walking through a forest by yourself in the woods, with your earphones on, lost into some deep thoughts. Suddenly, a bear appears a few metres ahead and it’s running towards you. Your body gears into a reaction, survival mode that we call fight or flight. This is how various animals fled from predators, and survived. This fight or flight mode is a constructive unpleasant emotion : it’s allowed us to evolve and survive up to this day.
Now you’re on the bus home reading the news. Melting glacier. Rising sea levels. Increasing carbon dioxide levels, and politicians stalling more than ever. You’re getting this very uncomfortable feeling. Depressed, anxious, sad, outraged : Ecoanxiety is also a Constructive Unpleasant Emotion; but you need to know what to do with it. However uncomfortable it might make us feel, however annoying it might be (we have a strong tendency to avoid thinking about it), we as a species need to figure out ways to react to it. It might just save our existence on this planet.
Watching the slow and seemingly irrevocable impacts of climate change unfold, and worrying about the future for oneself, children, and later generations, may be an additional source of stress (Searle & Gow, 2010). Albrecht (2011) and others have termed this anxiety ecoanxiety. Qualitative research provides evidence that some people are deeply affected by feelings of loss, helplessness, and frustration due to their inability to feel like they are making a difference in stopping climate change (Moser, 2013).
Now humans are faced with the threat of extinction -- yet we are slow at running away from the danger. We are bombarded with negative news on a daily basis and this is causing a lot of anxiety. We are slowly building a set of emotions that is helping us as a species survive this existential threat, and ecoanxiety is one of them: it’s a constructive unpleasant emotion, if you know how to channel it.
Some of us have an easier time expressing it, like Greta Thunberg; she is very open about her Asperger’s syndrome that allows her to see only black and white. In her TED talk, she explains that it is one of the reasons why she is speaking up about climate change.
Mathieu Boudreau, Réalisateur
Son accent gaspésien, son regard doux, ses ronflements, sa bonté, son amour pour la voile, sa persévérance.
Guillaume Shea-Blais, Directeur photo/caméraman
Son calme immuable, son humour et son sarcasme, son respect, son côté enjoué.
Marc-André Labonté, Preneur de son
Marc-en-son, Marc-en-ciel, Marc-en-sucre. Ses pains dorés et ses pommes caramélisées à la cannelle, son calme, son écoute, sa douceur et sa sensibilité.
Pendant ces heures, on fait face à un contexte particulier: être isolée sur un voilier, au milieu du golfe, avec quinze personnes qu’on vient de rencontrer, il y a quelques jours. On prend le temps et on va à la rencontre de ces autres humains.
« Qu’est-ce que tu as fait avant? »
« D’où tu viens? »
« Quelle musique tu écoutes? »
Alexis Roy-Touchette, Capitaine
Sa coupe de cheveux, son calme, sa prestance, ses crocs, son côté imperturbable, son professionnalisme.
Emilie Boily, Première officière/Amirale
Son swag (style), ses mouvements de danse, sa force brute, son rire et ses compétences de navigatrices.
Pierre Hurteau, Mécano
Son intelligence, son entregens, ses connaissances, son entraide.
Nina Bouchard, Matelot
Sa créativité, sa discipline, sa bienveillance, son oeil photographique.
Felix Langlois, matelot
Ses vers d'oreilles, sa joie de vivre, ses charades, son côté farceur.
On en apprend sur tous les sujets du monde. On s’assoit en rond avec les autres filles sur le pont et, très vite, on devient complices. Comme en première année, dans une cour de récréation.
On va à la rencontre du milieu naturel. On reste longtemps dehors à chercher les têtes de phoques, les souffles de baleines. On est touché par la lune qui se lève et le petit oiseau en plein vol, beaucoup trop loin de la terre ferme. On aimerait lui faire un nid sur le bateau, entre les amarres et la roue, pour qu’il puisse se reposer.
On pense à cette phrase qu’on a entendue :
« rencontrer ce qui n’est pas moi pour devenir moi »
Erika Arsenault, étudiante à la maîtrise en création littéraire à l'UQAR
Sa douceur, sa candeur, sa petite voix, sa sensibilité, son écoute, son rire contagieux, son tofu magique.
Kateri Lemmens, écrivaine et professeur en création littéraire à l'UQAR
Son intensité, ses expressions, sa prose, sa passion, ses connaissances sur la flore, son émerveillement.
Camille Deslauriers, écrivaine et professeure en création littéraire à l'UQAR
Son rire, sa prestance, sa résilience, sa bonne humeur contagieuse, son entrain et ses élans festifs.
Tina Laphengphratheng, étudiante à la maîtrise en création littéraire à l'UQAR
Ses exclamations, sa franchise, son honnêteté, sa fougue, son authenticité, sa sincérité.
On a voulu aller écrire, explorer le golfe, nettoyer les berges, échanger avec des scientifiques. On fait tout ça, mais on a fait quelque chose d’encore plus grand.
On a rencontré.
On a été placée en contact intime avec la nature, en contact intime avec l’autre, mais aussi avec nous et la femme que nous sommes.
«
On a voulu aller écrire, explorer le golfe, nettoyer les berges,
échanger avec des scientifiques.
On fait tout ça, mais on a fait quelque chose d’encore plus grand.
On a rencontré.
»
Viridiana Jimenez-Moratalla, Biologiste marine et spécialiste des mammifères marins
Sa bienveillance, son ubiquité, sa force herculéenne, son don de soi, sa lumière, son couteau suisse.
Anne-Marie Asselin, Cheffe de mission, biologiste marine et spécialiste de la pollution plastique
Son leadership, son rire, sa passion, sa créativité et ses idées enflammées.
Laura Rowenczyk, ingénieuse en physico-chimie et spécialiste des microplastiques
Sa droitesse, sa rigueur, sa détermination, son équilibre, sa douceur.
Geneviève Tremblay, Océanographe et entrepreneuse, cofondatrice de Moov Activewear
Son dynamisme, sa joie de vivre, sa volonté, sa force, son énergie débordante et contagieuse.
Ça y est, on entrevoit la fin. On se demande ce qu’on rapportera de cette expédition. Les rencontres nous ont sorties de notre zone de confort, elles ont nourri notre empathie.
À 23 ans, on a besoin de ces rendez-vous qui ouvrent sur le monde.
À tous les âges, on a besoin de ces expériences qui nous donnent accès à l’autre.
Pour mieux veiller sur l’autre.
On rapportera de l’amour, beaucoup d’amour.
La souplesse de l’esprit nous sauvera peut-être.