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Case File

The slippery case of Palm Oil

Shining the light on the controversial palm oil industry, should we boycott it ?

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Understand | Environment | Agriculture

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Reading time: 7 minutes

Text and research by Anne-Marie Asselin

Published December 2018

Dans le cadre de la Semaine de l'océan 2022, nous vous présentons un article interactif et rédigé en collaboration avec le Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins et leur média Baleines en direct, basés à Tadoussac.

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Nous répondons à une question simple: À quoi servent les baleines ?

 

Bonne semaine de l'océan et bonne lecture! 

« Oil palm is one of the world’s most rapidly increasing crops and is a major contributor to tropical deforestation worldwide. »

 

 

Forests, soil, oceans, and the atmosphere store important amounts of carbon. Carbon-based compounds reside in all living organisms as a result of expanding organic matter. Thus, forests worldwide are considered the largest stores of carbon, an element housed within plants, animals, roots, and soil.


Imagine a pristine forest, innately varied and rich. Tropical forests are one of the most diverse natural systems on the planet. They hold large amounts of carbon in their living organisms. Furthermore, humans around the globe rely on this ecosystem for their livelihoods.

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When a forest is cleared, the carbon housed in its organic matter vanishes, destroying a once complex interconnected system. This is known as deforestation or clear cutting.The clearing of natural forests occurs daily, worldwide.

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How do we physically clear a forest?

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Most natural tropical forests are currently cleared by man by setting forest fires, a method called slash-and-burn. In setting fire to significant portions of forest cover,  the heat slowly consumes all living things into ashes from large and small trees, animals, insects, fungus, peat soil ... absolutely everything. As a result, the process of burning releases smoke, carbon dioxide and other greenhouse gases (GHGs) into the atmosphere, contributing greatly to global warming. As consequential segments of natural green land are consumed by flames to make room for new cultivable lands, vast quantities of carbon are released into the atmosphere, warming the planet even further. The clearing of forests through slash-and-burn technique is currently occurring daily.  

 

Agriculture has been one of the major drivers for the clearing of intact forests across the globe. Forests are primarily composed of photosynthetic organisms, such as plants and trees. Photosynthetic matter is crucial to the air we breathe. Contrary to our metabolism, plants and trees absorb Carbon dioxide within the atmosphere and emit oxygen as a metabolized product. Preserving forests is vital to our existence because in keeping carbon stores intact, we ensure the constant flow of oxygen into the atmosphere, that is to say, the air we breathe! They truly are the lungs of the earth.

 

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Pod of Whales

«  
Le déclin du nombre de grandes baleines, estimé entre 66 % et 90 %, aurait probablement modifié la structure et le fonctionnement des océans
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Observer la résilience


Pour mieux comprendre le rôle des baleines, les scientifiques regardent l’écosystème entier. Qu’est-ce qui a changé depuis leur déclin? Qu’est-ce qui a été rétabli depuis le moratoire? Avec des demandes métaboliques élevées et des populations importantes, les baleines avaient probablement une forte influence sur les écosystèmes marins avant l’avènement de la chasse industrielle. Mais difficile de porter un constat sur le passé sans données empiriques, les études sur les baleines ayant commencé plus intensivement dans les années 1970. 

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Une chose est certaine, le déclin du nombre de grandes baleines, estimé entre 66 % et 90 %, aurait probablement modifié la structure et le fonctionnement des océans, selon une étude publiée en 2014. 

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Cela justifie un changement de perspective historique. Les baleines ne sont désormais plus considérées comme de simples animaux prenant beaucoup de place et mangeant des quantités de ressources importantes dans les océans ou une ressource fournissant des matériaux devenus maintenant désuets. Elles fourniraient des services très utiles, et joueraient un rôle clé dans le maintien et le développement des écosystèmes marins, pour un océan sain, dont l’humain bénéficie sur plusieurs facettes.

Les baleines en bourse

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Pour traduire ces services en chiffre, les spécialistes attribuent un prix sur la valeur d’une baleine, relativement aux services qu’elle rend à l’humanité. À prime abord contrintuitif, il s’agit d’une façon très centrée sur les bénéfices directs pour l’humain, aussi connue sous le terme d’anthropocentrisme! Mais il s’agit d’une façon efficace de tenir une conversation solide entre l’économie, la science et la conservation. 

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Une baleine de taille moyenne, environ la grosseur d’une baleine grise, vaudrait la modique somme de 2 millions de dollars en services rendus, selon un rapport produit par le Fonds monétaire international (FMI). «En séquestrant le carbone dans l’océan, les cétacés peuvent aider l’humanité à lutter contre les changements climatiques — un service écosystémique qui pourrait valoir des millions de dollars par baleine», précisent les économistes.

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Qu'est-ce qu'un service écosystémique?

Les notions d'évaluation (économique et parfois marchande) de la biodiversité et des services fournis par les écosystèmes, basées sur une vision anthropocentrée de la nature, ont émergé dans les années 1970-1990.

Ces services sont par exemple la production de l'oxygène de l'air, l'épuration naturelle des eaux, la biomasse qui nourrit les animaux domestiqués, pêchés ou chassés, l'activité des pollinisateurs dans les cultures et celle des organismes qui produisent et entretiennent l'humus, la séquestration naturelle de carbone dans le bois, les sols, les mers et le sous-sol. On y inclut parfois la beauté des paysages.

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« Je pense que c’est un très bon premier pas que de reconnaître qu’elles fournissent des services et que ces services valent quelque chose. Potentiellement, beaucoup d’argent! », explique Fabio Berzaghi, auteur principal de cette étude. Il déclare de plus que l’analyse du FMI soulève un point extrêmement important au sujet des grands animaux : que leurs services écosystémiques profitent à tous!

Les baleines engraissent l’océan

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Reconnues comme les grandes fertilisantes de la mer, les baleines excrètent des fèces riches en nutriments, comme le nitrogène et le fer, qui participent au développement du phytoplancton. «Dans le but de quantifier la valeur d’une baleine moyenne, il a fallu extrapoler l’augmentation du phytoplancton en présence de leurs fèces. De façon conservatrice, le phytoplancton augmente de 1% en présence de baleines. Puis, en regardant le prix du carbone, les économistes peuvent ensuite évaluer combien de carbone est retiré de l’atmosphère par la floraison des microorganismes, et il y a là beaucoup de valeur», nous explique Michael Fishback, cofondateur du Great Whale Conservancy et instigateur du projet. De plus, un océan en bonne santé a besoin de baleines pour brasser les nutriments et jouer leur rôle de fertilisante. Raison de plus pour les protéger!

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Elles nourrissent les poissons

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Les cétacés se situent tout en haut de la chaîne alimentaire, leur retrait créant un effet domino sur tous les maillons se trouvant en dessous. À noter que l’humain fait aussi partie de l’écosystème, les répercussions nous affectent à notre tour! Enlever ces géants des écosystèmes aurait un impact non seulement sur les microorganismes, mais aussi un impact sur les stocks de poissons qui s’en nourrissent. Le phytoplancton est le premier maillon de la chaîne alimentaire des océans. À leur tour, les petits végétaux marins servent de nourriture au zooplancton comme le krill, que mangent les rorquals. «Dans l’océan Austral, quand les populations de baleines ont diminué, les scientifiques ont observé le phytoplancton chuter à cause des fertilisants naturels contenus dans les fèces de baleines. Le krill a aussi chuté et les stocks de poissons ont également diminué. Il y a eu un effet cascade sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, affectant les revenus de l’industrie de la pêche», nous décrit Michael Fishback. Une mer saine contient donc tous les maillons nécessaires à son bon fonctionnement.

 

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Une mer saine contient 

tous les maillons nécessaires

à son bon fonctionnement.

»

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Et contribuent à lutter contre les changements climatiques!

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En plus de provoquer la floraison du phytoplancton, les grandes baleines à fanons se nourrissent de zooplancton, composé de carbone, qu’elles absorbent simplement en l’avalant et en le digérant. Les baleines l’accumulent dans leurs tissus graisseux et leur format géant permet de stocker de grandes quantités de la molécule, comme de grands arbres mobiles et sous-marins!

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Lorsqu’une baleine meurt et que sa carcasse descend au fond de la mer, le carbone stocké est retiré du cycle atmosphérique pendant des centaines ou des milliers d’années, ce qui constitue un véritable puits de carbone, aidant à garder cette molécule au fond des océans et à prévenir son retour dans l’atmosphère. Les baleines ont aussi un rôle très important à jouer pour pallier les effets des changements climatiques. Une baleine peut séquestrer 33 tonnes de CO2 par année, ce qui est beaucoup plus qu’un arbre, selon une étude publiée dans le Ecological Society of America, en 2014.

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Some argue that mature palm oil plantations are in essence preventing the problem by achieving photosynthesis, since palm trees are plants. They also reflect light more thoroughly because they are composed of tight rows of large trees, in comparison to alternative crops. Many believe a palm oil plantation is in fact a photosynthetic forest itself. It is partly true that a palm plantation is green, provides oxygen and purifies the air. However, deforestation accounts for 12% of global emissions and contributes significantly to GHGs emissions, making the industry the third greatest global contributor to climate change. Before a palm plantation becomes mature, five years of heat accumulating in open soil need to be accounted for, without mentioning these crops are a lot less biodiverse compared to their natural rivals.

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The continuous expansion of agriculture is currently the greatest threat to biodiversity
(Tilman et al. 2001)

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Oil palm is the primary motive for the clearance of intact forests to this day, around the tropical belt, worldwide. Palm oil Elaeis guineensis is grown across more than 13.5 million ha of tropical, high-rainfall, low-lying area, a zone naturally occupied by moist tropical forest, the most biologically diverse terrestrial ecosystem on Earth (Millenium Ecosystem Assessment, 2005).

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What does the loss of biodiversity have to do with climate change and the economy ? And why is it so important for biodiversity to thrive?

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« At least 40 percent of the world’s economy and 80 percent of the needs of the poor are derived from biological resources. In addition, the richer the diversity of life, the greater the opportunity for medical discoveries, economic development, and adaptive responses to such new challenges as climate change. »
- Convention on biological diversity, UN.

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« It has further been proven that biodiversity boosts ecosystem productivity where each species, no matter how small, have an important role to play collectively for the ecosystem balance. For example, a larger number of plant species means a greater variety of crops. Greater species diversity ensures natural sustainability for all life forms. »
- globalissues.org

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Mieux comprendre, pour mieux préserver!

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La chaîne alimentaire et toute la complexité qui relie le vivant au non-vivant dans l’écosystème nécessitent l’action combinée de tous ses intervenants pour son bon fonctionnement. Tous les maillons sont nécessaires pour maintenir l’intégrité de nos écosystèmes, tant marins que terrestres. L’être humain peut tenter d’attribuer aux êtres vivants une valeur monétaire pour les services rendus pour qualifier et quantifier le rôle de tout un chacun sur la planète. Mais peut-on vraiment attribuer une valeur à tout ce qui nous entoure et surtout, le doit-on?

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«Tous les décideurs du monde, les politiciens, les gens d’affaires et les investisseurs parlent la langue de l’argent! Si la science veut dialoguer avec eux, il faut parler leur langage et les engager dans la conversation. Nous devons donc le faire pour traduire la science et les besoins en matière de conservation», nous fait remarquer le scientifique Michael Fishback.

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Mais sans baleines, la mer serait certainement bien différente. Attachement culturel, source d’inspiration, amenant joie, bonheur, calme, respect, les baleines valent-elles vraiment un prix? La vie, aussi grande ou petite soit-elle, doit-elle être analysée en son sens pragmatique? 

 

 

Certaines choses sont simplement inestimables, et clairement dignes d’être protégées, sans compromis.

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Le GREMM est un organisme à but non lucratif voué à la recherche scientifique et à
l’éducation sur les baleines du Saint-Laurent. Fondée en 1985 et basée à Tadoussac,
notre institution muséale scientifique crée, recueille, préserve, met en valeur, interprète
et diffuse des connaissances sur les mammifères marins afin de mieux les comprendre,
les faire connaitre et les protéger.

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Baleines en direct est un magazine et une encyclopédie édités par le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), un organisme à but non lucratif voué à la recherche scientifique sur les mammifères marins, à l’éducation du public envers les enjeux liés aux écosystèmes marins et à leur conservation.

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